- TERRAY (L’ABBÉ)
- TERRAY (L’ABBÉ)TERRAY JOSEPH MARIE dit L’ABBÉ (1715-1778)Élève au collège de Juilly, protégé par son oncle, médecin de la mère du Régent, conseiller clerc au parlement de Paris en 1736, Terray suit le parlement lorsqu’il est exilé en 1753. Habile dans les affaires complexes, il joue un rôle important dans l’expulsion des Jésuites, puis abandonne les intérêts de sa compagnie. Il secoue le joug des convenances ecclésiastiques et conquiert la protection de Mme de Pompadour. Entré au Conseil en 1764, il prépare la même année, avec Laverdy, l’édit d’exportation des grains. Contrôleur général des Finances en 1769, il gagne l’appui de Mme du Barry. À part la disgrâce de Choiseul, il exerce, avec Maupeou et d’Aiguillon, le «triumvirat» jusqu’à la mort de Louis XV. Aux Finances, il se révèle un administrateur ordonné, énergique et habile; il entreprend une série de réformes utiles: la propagation du vingtième et son aménagement plus équitable, l’assujettissement du clergé au quinzième; il s’empare d’une partie des revenus de l’Université, réduit les rentes et les pensions sur l’État, établit des charges nouvelles dans un souci de fiscalité juste. Il rapporte l’édit de Laverdy en 1771 pour restaurer l’autorité royale et celle des intendants, propose le rachat des offices municipaux, établit un impôt nouveau en province: le don gratuit des villes. Il réduit les rentes et les pensions, recourt aux emprunts, pratique des banqueroutes partielles. Il mécontente les contribuables et surtout les commerçants, révoque l’édit d’exportation des grains en 1770. Accusé d’accaparer les blés pour en faire monter les prix et en tirer bénéfice, il devient très impopulaire. À la chute du triumvirat (Maupeou-Terray-d’Aiguillon) en 1774, le peuple brûle son effigie. Surnommé Vide-Gousset, il avait momentanément réussi à réduire le déficit du Trésor.
Encyclopédie Universelle. 2012.